À Cahors, les jeunes vignerons se mettent au blanc

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 Je connaissais les rosés, mais c’est en découvrant un vin blanc 100% Chardonnay du domaine des Gravelous, une espèce de splendeur aromatique racée provenant de cette région que j’ai bien été obligée d’admettre qu’il y a désormais de l’or à Cahors !

Chardonnay, Sauvignon, Viognier ou Muscadelle. Ces cépages de vin blanc dont on ne parlait jamais dans cette région  ont pourtant fait leur apparition récente à Cahors.

Au royaume du vin de Cahors, ce vin rouge si profond surnommé le « vin noir », issu de l’emblématique cépage Malbec qui a fait la réputation de l’AOC Cahors on bouscule les traditions. Sous l’œil intrigué des anciens,  bon nombre de jeunes vignerons se sont mis ces dernières années à planter des cépages de vin blanc, particulièrement bien adaptés à certains sols de la région.

Les consommateurs français et étrangers qui se sont habitués à boire du Cahors viril aiment la typicité du  rouge 100% Malbec, comme ceux qui boivent les vins de Mendoza en Argentine, il faudra les initier, les éduquer, leur expliquer que Cahors c’est aussi la finesse et l’élégance d’un terroir de grands blancs, ce qui est une évolution logique.

C’est au contact d’experts de renom comme le couple Lydia et Claude Bourguignon, qu’ils s’y sont mis. Je pense que la nouvelle génération est plus à l’écoute de son terroir. Mais il fallait tout même oser planter ici du chardonnay, du sauvignon, là du viognier ou de la muscadelle.

Ces vins de pays blancs désormais baptisés Côtes du Lot, n’ont pas l’AOP (l’AOC), et représentent moins de 4% de la production à Cahors, mais tous les producteurs interrogés sont satisfaits de ce marché de niche de haute qualité se vendent bien.

Finalement c’est un juste retour des choses car ces vignerons souvent jeunes, qui plantent du blanc, retrouvent un savoir-faire longtemps perdu dans la région après la crise du phylloxéra (fin du XIXe siècle): « ils reprennent conscience de l’importance du sol, car on peut faire un bon vin blanc sur un sol à rouge, mais pas un bon rouge sur un sol à blanc », explique Claude Bourguignon, microbiologiste qui se revendique « agrologue » – celui qui « a la connaissance du sol« .


Caroline Cassot, jeune vigneronne du Château la Coustarelle à Prayssac, en est l’illustration. Après dix ans d’expériences sur 50 cépages de blancs, une bonne maîtrise du froid qui arrête la fermentation et garde les arômes, elle en a sélectionné quatre (muscadelle, chenin, chardonnay, sauvignon) pour un assemblage dont la première cuvée est sortie en 2010: « Le B est un blanc demi-sec ces cépages poussent dans la même parcelle, dans un souci d’unité d’espace et de temps pour la floraison », explique Caroline Cassot, qui ajoute : « Le chardonnay et la muscadelle offrent des arômes fruités, tandis que le chenin et le sauvignon apportent leur caractère et une pointe d’acidité très fraîche. Vendu 13 euros la bouteille, qui, selon elle, doit « rester rare ».

Si certains imaginent une future AOC en « noir et blanc » les « artisans » du vin blanc sont plus réservés concernant ce projet: « Nous avons une plus grande liberté d’expérimentation et de choix des cépages en vin de pays qu’en AOC, et s’il est bien fait on ne le vend pas moins cher« , déclarent en choeur Claude Guitard et Caroline Cassot.

www.domainedesgravelous.fr

www.vindecahors.fr

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