un terroir à redécouvrir d’urgence, celui de Saint-Chinian

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Si les vins de l’appellation AOC Saint-Chinian, comptent parmi les plus grands Crus du Languedoc, il n’en demeure pas moins qu’il est rare d’en voir sur les cartes des restaurants et qu’ils sont difficiles à trouver chez les cavistes alors que depuis 10 ans la notoriété des vins de l’Hérault est au zénith ! Malheureusement les Saint-Chinian  que l’on trouve en grande distribution ne sont pas toujours le reflet du travail qualitatif que j’ai trouvé sur place. Il faut se rendre sur les terroirs, visiter les domaines, des chais aux vignes, rencontrer les vigneronnes et les vignerons, goûter leurs cuvées et les écouter parler de leur vins, partager leur motivation pour s’approcher de la perfection pour pouvoir apprécier les vins.  Ce n’est qu’ensuite que l’on peut comprendre  pourquoi ici avec l’extraordinaire diversité géologique et climatique qui donne au Saint-Chinian ce caractère particulier, ils peuvent rivaliser avec les plus grands terrois. Mais c’est en allant marcher dans les vignes que l’on prend conscience de ce qui confère à chaque vin son originalité, suivant sa situation, sa propre personnalité selon qu’il bénéficie de sols argilo-calcaire ou schisteux, selon que ses vignes soient saines et qu’il ont de bons cépages, plus une démarche respectueuse de la nature.

Un terroir à suivre de très près et qui ne manquera pas de nous surprendre dans les années à venir.

C’était fin septembre, des amis m’avaient invité à dîner et lors du repas ils m’ont servi un vin remarquable, une cuvée 2004 « En Silence » de Bernard Magrez (célèbre vigneron bordelais, qui possède 30 domaines à lui seul). Ce vin élégant, riche et gourmand avait des arômes de fruits rouges et noirs, une belle vivacité,  j’ai apprécié les tanins enrobés avec une finale minérale et épicée avec une pointe de garigue, cette persistance en bouche m’avait complètement séduite, en le dégustant accompagné d’un carré d’agneau j’étais proche de la Vallée du Rhône, mais en y regardant de plus près j’ai vu sur l’étiquette l’appellation AOC Saint-Chinian. J’ai de suite pensée que si un dénicheur de terroir comme Bernard Magrez avait investit dans cette région c’est qu’il se passait quelque chose de nouveau, car jusque là seul le terroir d’Aniane dans le Languedoc l’intéressait, alors j’ai programmé un voyage en m’adressant aux attachées de presse de l’appellation pour aller voir de plus près cette région que j’avais délaissé ! Voilà pourquoi ce voyage de presse a pris forme et vous allez partager mes plus belles découvertes.

 

Un programme de visites et de dégustations marathon minutieusement orchestré

Il faut dire que Nelly Belot directrice du syndicat des vins de Saint-Chinian et Stéphanie Rycina responsable de la communication m’avaient programmé des rencontres avec des vigneronnes  hors du commun,  des femmes avec de fortes personnalités, perfectionnistes ou artistes à leur manière bourrées de talent dont les vins ne pouvaient que leur ressembler. Toutes ces vigneronnes animées par de fortes personnalités vous les retrouverez bientôt dans ma rubrique « Vin au féminin ».

Plusieurs « coups de coeurs » une véritable révélation sur l’exception de ce terroir et beaucoup de contrastes ce qui a enrichi mes connaissances, d’abord pour l’hospitalité de Patricia et Luc Bettoni du Domaine Les Eminades qui m’ont gentiment invité à dîner pour me faire découvrir leurs cuvées tout au long d’un repas!  Dans l’esprit des vins de garage, avec des instalations sommaires, du système D et beaucoup de courage Luc parvient à donner naissance à des cuvées incroyables d’une exceptionnelle qualité. Ses vins peuvent rivaliser avec les grands terroirs de la Vallée-du-Rhône, ce garçon passionné a du talent et il a eu la chance d’avoir un bon terroir il sait ce qu’il peut en tirer, surtout avec des vignes de plus de 110 ans, qui plus est,  il est en Bio.

Puis une autre belle rencontre, celle de la famille Miguel du Château Cazal Viel, cette famille de vignerons de générations en générations a reprit en 1791 ce domaine exploité par les moines de l’Abbaye de Fontcaude. Aujourd’hui ce sont les plus grands propriétaires (en ha) de l’appellation et les certainement plus médiatiques. J’ai eu la chance de passer la nuit sur place pour voir le lever du jour au coeur de leurs vignes. L’expérience transmise par les anciens leur a donné raison, ne planter que des cépages nobles pour donner des vins de caractère et de noblesse. Leurs cuvées  vendus dans le monde entier sont présentes sur les plus belles cartes des restaurants, ce qui véhicule une belle image de l’appellation. Les Viognier élégants et puissants sont à découvrir et les rouges issus de vieilles vignes de Grenache et Syrah offrent une expression étonnante et une complexité époustouflante.

Je ne voulais pas partir sans avoir dégusté certaines cuvées que je voulais  découvrir absolument. Nelly et Stéphanie dès 10h matin m’ont tout organisé à la Maison des Vins.

Sans m’être rendu sur place j’ai découvert la cuvée « Fleur de lin  » du domaine La Linquière, de la famille Salvestre un blanc fruité avec une belle puissance aromatique et une finale persistante d’aubépine.

Puis J’ai beaucoup apprécié le croquant des fruits rouges et la finale minérale de la cuvée « Les travers de Marceau » du Domaine Rimbert.

Enfin j’ai aimé l’excellente matière des vins du Domaine  Borie La Vitarelle qui sont en agriculture biologique. Une superbe cuvée « les Schistes » 2009 d’une étonnante concentration, où Syrah et Carignan révèlent un mariage de puissance et de minéralité.

J’ai fait une halte à la fin de mon voyage à la cave coopérative de Roquebrun ce qui m’ a donné l’occasion de la visiter et de goûter leur cuvée « Seigneur d’Aupenac » 2007 marqué par l’élégance, la finesse et des tanins veloutés. J’ai surtout apprécié leur cuvée « Roche Noire » 60% Syrah un vrai vin de connaisseur, superbement expressif et complexe à 8e!

Un petit rappel de la situation géographique de cette appellation

Pour vous le situer,  le vignoble de Saint-Chinian s’enroule autour de vingt villages à 50 km au nord-ouest de Béziers en vous dirigeant vers la Montagne Noire. Un paysage saisissant de beauté, de part et d’autre des rivières  capricieuses, l’Orb et le Vernazobre, avec les contreforts des Cévennes, les Monts du Caroux et de l’Espinouse, en toile de fond cette imposante « femme allongée » qui veille sur l’appellation.

 Entre mer et montagne, située sous influence méditerranéenne et parfois exposée à un microclimat, l’appellation a su créer sa typicité terroir. Elle s’étend sur 3 300 hectares de parcelles déclarées et l’altitude varie entre 100 et 400 mètres.

 

L’excellente diversité des sols

Lors de mon périple dans cette région j’ai constaté que le vignoble est dominé au nord par les schistes, qui produisent des vins fruités, souples et généreux qui s’apprécient même jeunes et au sud par les calcaires, ou argilo-calcaire dont sont issus des vins corsés, puissants,  plutôt typés qui ont donc du caractère, parfaits pour la longue garde.

La plus célèbre des femmes  allongées, veille sur le vignoble

Le nord de l’appellation est, depuis plus de 300 millions d’années, le royaume des schistes et des grès de l’Ere primaire où sur 2000 hectares de sols viticoles acides, retenant peu l’eau, la vigne doit s’adapter à la sécheresse. Les cailloux de schistes et de grès peuvent occuper 90% du volume du sol dès 40 cm de profondeur. La texture de ces sols est sablo-limoneuse en surface argileuse en profondeur.

 

Lorsque les multitudes de teintes des roches, les dégradés de couleurs de la vigne et des arbres  en automne se fondent caressés par les rayons du soleil, on se sent humble face à autant de beauté que nous offre la nature.

Au sud de l’appellation, de grandes formations calcaires ont été déposées par la mer aux « Ères » secondaire et tertiaire. Les terrains forment des plateaux étroits allongés selon une orientation NE/SO. Cette succession de bancs rocheux donne au paysage ses couleurs caractéristiques : blancs lumineux des abrupts de roches vives qui se marient aux nombreuses nuances, roses ou rouges des bauxites, des grès ou des argiles. On observe dans les bas des pentes ou les combes, des sols profonds, de texture limono-argileuse avec une quantité de sable et de cailloux qui varie selon la roche mère, le grès ou la marne.

Comme je suis partie en voiture vous imaginez bien que je ne me suis pas arrêtée là, je suis rentrée le coffre plein de bonnes cuvées que je ne manquerai pas de vous faire découvrir au fur et à mesuere que je vais les ouvrir.

pour acheter en ligne tous les vins cités avec une petite ristourne c’est simple:

www.saint-chinian.com   boutique en ligne avec des frais de port très doux.

pour toute info : Maison des vins tel 04 67 38 11 69

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